Sarkozysme, mode d’emploi...
C’était le 4 février 2008. Le président était venu à Gandrange (Moselle), dans l’usine ArcelorMittal, rassurer les ouvriers menacés de licenciement et leur promettre qu’il ne les laisserait pas tomber : Nous sommes prêts à faire le nécessaire quel que soit le propriétaire, car notre objectif, c’est de garder des usines ouvertes en France, parce qu’un pays qui n’a plus d’usines est un pays qui n’a plus d’économie. Soit nous arrivons à convaincre Lakshmi Mittal et nous investirons avec lui, soit nous trouvons un repreneur et nous investirons avec lui. L’Etat préfère investir pour moderniser le site plutôt que de payer de l’argent pour accompagner des gens soit en préretraite, soit au chômage. Nous sommes prêts à mettre de l’argent pour faire des investissements qui auraient dû être faits depuis longtemps sur le site et qui n’ont pas été faits ! Puis, trois jours plus tard : Je me rendrai à Gandrange dans deux mois pour graver ces engagements dans le marbre. Il n’est jamais revenu. Sarkozy, c’est un grand stratège, croyait alors Xavier Phan Dinh, élu CGT au CE de l’usine. Là, ses conseillers ont dû lui montrer que c’était un dossier facile à faire aboutir, alors il saute sur l’occase pour rétablir sa cote de popularité. Si c’est du flan, sa crédibilité va en prendre un coup. Un grand stratège ? Un bonimenteur, oui ! Quant à sa crédibilité, bien naïf qui lui en a jamais attribué une once. Voilà qui explique l’érection ironique par les syndical...