Vendredi 3 mars, au pied des pistes de Val Thorens, Dimitri Kennes, alors directeur général des éditions Dupuis, consulte son téléphone mobile. Il se remémore le déjeuner qu'il avait pris avec Jacques Genet avant de partir en vacances. Autonomie éditoriale, coordination des métiers proches de l'édition et mise en commun de la logistique: ce plan en trois points n'était plus respecté et Kennes s'en était ouvert au président de Média-Participations.
Dimitri Kennes est déçu. Le jeune directeur général de Dupuis (33 ans) a démissionné en raison de la politique d'intégration menée par sa maison mère, Média-Participations (Dargaud-Lombard). <I>«J'espère me tromper»</I>, explique Dimitri Kennes. <I>«Mais j'ai le sentiment que notre actionnaire retire progressivement son autonomie à Dupuis.»</I>
Vincent Montagne, le patron de Média Participations, sera présent mardi à Marcinelle.Il y rencontrera le comité de direction actuel de Dupuis, où l'inquiétude reste palpable. Une note relative au magazine Spirou heBDo a mis en émoi le personnel.
Attention, danger. Le conflit entre Dupuis et son propriétaire, l'éditeur français Média-Participations, risque de mal tourner. Le politique s'y sensibilise. Le ministre wallon (PS) de l'Économie et de l'Emploi prend des contacts; il dit ressentir <I>«une grande émotion, un grand désarroi»</I> parmi le personnel de Marcinelle.
Une éclaircie est enfin apparue dans le ciel de Marcinelle hier mais elle n'a pas résisté aux nombreux nuages qui pèsent sur les éditions Dupuis. En fin de matinée, Média-Participations, la maison-mère de l'éditeur carolo, a proposé la réintégration de Claude Gendrot et Alain Slamion. Respectivement directeur éditorial et directeur de l'informatique, ces deux cadres de Dupuis avaient reçu leur C 4 jeudi dernier, provoquant l'ire des syndicats.
Même Largo Winch aurait du mal à entrevoir l'issue des événements qui secouent actuellement les éditions Dupuis. Depuis la démission du directeur général, Dimitri Kennes, jeudi dernier, l'incertitude plane sur la maison d'édition de Marcinelle, filiale du groupe français Média-Participations.
La bande dessinée belge rapporte à nouveau. Selon nos informations, les éditions Dupuis devraient revenir à la rentabilité, cette année, après plusieurs exercices difficiles. Officiellement, l'éditeur de bande dessinée ne communique plus de chiffres depuis la reprise par le groupe Média-Participations, en 2004.
Une grosse pointure arrive à la tête des éditions Dupuis. Il s'agit de Robert Baert, l'actuel patron de l'entreprise Exell, spécialisée dans la vente de matériel multimédia. La maison d'édition de bandes dessinées l'a annoncé hier dans un communiqué rédigé par Claude de Saint-Vincent, l'administrateur délégué de Dupuis, par ailleurs directeur général adjoint du groupe Média-Participations, maison mère de l'éditeur carolo.
<I>«Pour qu'une transaction ait lieu, il faut un acheteur et un vendeur»</I>, rappelle Claude de Saint Vincent, directeur général adjoint de Média-Participations, l'actionnaire français des éditions Dupuis. L'idée d'un «management buy out» (MBO), c'est-à-dire un rachat de l'entreprise par certains de ses salariés, est dans l'air mais actuellement, la maison-mère n'est pas vendeuse.
Le patron de Média-Participations, Vincent Montagne, a fait connaissance avec les singularités des éditions Dupuis, filiale du groupe français depuis plus d'un an et demi. Alors qu'il avait débarqué hier à Marcinelle pour rencontrer des membres du comité de direction individuellement, il a dû composer avec des délégués des auteurs et du personnel.
Les salariés de l'éditeur belge de bandes dessinées Dupuis ont repris le travail jeudi après-midi à Marcinelle, après avoir reçu des engagements de la part de leur maison-mère française, Média Participations, propriétaire de Dupuis depuis deux ans. Alors que le conflit semblait s'envenimer jeudi matin, la reprise du travail marque peut-être la fin d'une crise.
Claude de Saint-Vincent est le directeur général de l'éditeur franco-belge Média Participations, leader européen de la BD. Malgré la crise, «le marché de la BD résiste et progresse même de 2% depuis un an et demi. C'est un produit anti-stress».
Claude de Saint-Vincent est le directeur général de l'éditeur franco-belge Média Participations, leader européen de la BD. Malgré la crise, «le marché de la BD résiste et progresse même de 2% depuis un an et demi. C'est un produit anti-stress».
Depuis un peu plus d'un an, il n'existe plus d'éditeur de bande dessinée belge à 100pc. Le dernier bastion à passer sous pavillon étranger, Dupuis, a rejoint en juillet 2004 le groupe français Média-Participations. Auparavant, d'autres grands éditeurs belges, comme Casterman ou le Lombard, avaient également été repris par des maisons étrangères. Au détriment de leur indépendance?
Qu'on se le dise: Dupuis is back in town et entend le faire savoir. Tombé en 2004 dans l'escarcelle du géant Média-Particpations, le groupe Dupuis passe à l'offensive, comme en témoigne son retour à Angoulême, après une douzaine d'années d'absence.
